Le zona est une maladie virale qui peut atteindre toute personne ayant eu la varicelle dans le passé. Il s’agit d’une réactivation du virus de la varicelle et du zona (VZV).

Brève description

Le zona est une maladie virale qui peut atteindre toute personne ayant eu la varicelle dans le passé. Il est la conséquence d’une réactivation du virus de la varicelle-zona (VZV), qui appartient à la même famille que celui de l’herpès. Après la varicelle, le virus reste «endormi» pendant des années ou des décennies dans les ganglions nerveux situés le long de la colonne vertébrale et il peut se réveiller, sans que l’on sache encore exactement pourquoi (cela se produit souvent lors d’une baisse des défenses du corps contre les infections ou d’un stress important), provoquant le zona. Il touche davantage les personnes âgées de plus de 45–50 ans.

Cette maladie virale se présente sous la forme d’une éruption cutanée douloureuse (brûlure, décharge électrique ou élancements aigus), d’un côté du corps, qui peut aussi évoluer en une atteinte nerveuse, responsable de douleurs variables en intensité et en durée. Sans traitement, les lésions de la peau disparaissent en moyenne en trois à quatre semaines. Quant aux douleurs, elles requièrent parfois un traitement prolongé de plusieurs semaines.

La plupart du temps, une personne n’aura qu’une seule crise de zona au cours de sa vie. Cependant, au vu des connaissances actuelles, il n’est pas exclu que le virus se réveille de façon répétée.

Dans sa forme classique, le zona est caractérisé par une éruption vésiculeuse cutanée unilatérale.

Dans sa forme atypique, le zona peut concerner plusieurs dermatomes (zone innervée par les fibres nerveuses sensitives d’une seule racine nerveuse) ou se limiter à une ou deux vésicules ; par exemple dans le cas du zona lombaire, les vésicules peuvent se localiser au talon ou sur la fesse.

Le saviez-vous?

Bien que le zona ne soit pas une maladie contagieuse, une transmission entre individus est possible par contact avec le liquide contenu dans les vésicules et les croûtes, après apparition des lésions cutanées. La transmission peut se produire lorsqu’on se frotte les yeux, la bouche ou le nez, par exemple, avec une main contaminée par le liquide des vésicules).
Si une personne a eu la varicelle, elle ne court aucun risque. Par contre, si elle ne l’a jamais eue, elle risque d’attraper la varicelle.

ATTENTION :Cette maladie est dangereuse pour les personnes qui ont des défenses diminuées contre les infections, comme les enfants ou les adultes qui suivent une chimiothérapie (contre un cancer) ou prennent un traitement de cortisone. En cas de zona, il faut également éviter tout contact avec une femme enceinte qui n’a jamais eu la varicelle car cette infection peut avoir de graves conséquences sur le fœtus.

Les personnes très âgées (> 80 ans) peuvent éventuellement développer non pas un zona, mais une varicelle. Toutefois, en dehors de situations particulières (baisse importante des défenses de l’organisme, chimiothérapie anticancéreuse), aucun traitement ou mesure spécifiques ne sont nécessaires.

Symptômes

Chez l’adulte, les symptômes possibles du zona sont :

  • des douleurs aiguës, parfois très vive, dans la zone de la peau correspondant aux nerfs atteints, d’intensité et de durée variables, qui accompagnent souvent l’éruption cutanée. Elles sont parfois le seul symptôme du zona (une sensation de brûlure peut même apparaître une à deux semaines avant l’éruption cutanée).
    Les douleurs associées au zona peuvent prendre plusieurs formes (brûlures, décharges électriques, élancements aigus), elles peuvent croître en intensité avec l’évolution de l’infection, être constantes ou intermittentes, voire ne se déclencher qu’à l’effleurement de la peau ou n’être qu’une sensation désagréable entraînant le désir de se gratter (sensation prurigineuse).
  • des démangeaisons,parfois ressenties à l’endroit où le zona va se manifester.
  • une hypoesthésie (diminution de la sensibilité) ou une hyperesthésie(exacerbation de la sensibilité) peuvent s’observer.
  • une fièvre modérée (38°C) et une fatigue, qui font penser à un début de grippe.
  • une éruption en « placards »au début du zona, avec l’apparition d’une rougeur de la peau, suivie par des vésicules contenant un liquide (les mêmes que lors de la varicelle). Pendant quelques jours, l’éruption s’étend plus ou moins le long de la région nerveuse concernée. Il se produit en général deux ou trois poussées réparties sur deux à trois semaines.
    Les vésicules peuvent évoluer de deux manières différentes : soit elles saignent et forment des croûtes, soit le liquide devient progressivement trouble et les vésicules flétrissent en deux à trois jours puis se transforment en croûtes qui tombent après une dizaine de jours, laissant parfois la place à une zone de peau dépigmentée (cicatrice blanche) ou à une zone d’hyperpigmentation (cicatrice brune).

Chez les enfants, les symptômes sont identiques. La maladie, plus rare, est en général bien mieux supportée. Les enfants peuvent cependant souffrir de douleurs, de démangeaisons et même de névralgies post-zostériennes (voir complications). Une fièvre et des maux de tête peuvent être présents.

Localisation : le zona se manifeste toujours sur un seul côté du corps, à gauche ou à droite. L’emplacement dépend de la région le long de la colonne vertébrale où se trouve le ganglion nerveux servant de réservoir au virus. Tous les nerfs du corps sont susceptibles d’être atteints, mais la maladie apparaît plus souvent dans certaines régions :

  • sur le dos et la poitrine(zona thoracique) : c’est la forme la plus fréquente. Le zona se développe le long d’un nerf intercostal (nerf qui chemine le long d’une côte), et les symptômes se manifestent dans la région thoracique.
  • au niveau de la tête(zona céphalique)ou du cou(zona cervical) : dans ce cas, l’éruption touche la nuque, le cou, le cuir chevelu, parfois le bras.
  • plus rarement, la maladie apparaît sur le front,le haut du nez ou les paupières(zona ophtalmique) pouvant aller jusqu’à atteindre la cornée (partie antérieure transparente du globe oculaire), avec un risque important pour la vision.
  • très rarement, le zona touche l’oreille(zona auriculaire).

Ces deux dernières formes peuvent avoir des conséquences graves et une consultation dans les meilleurs délais s’impose afin de débuter le traitement au plus vite.

Causes

Le zona est dû à la réactivation du virus de la varicelle, sans qu’on en connaisse encore le fonctionnement exact.

Facteurs de risque

  • la maladie atteint rarement les enfants de moins de 10 ans. Après cet âge, le risque augmente de façon importante si l’enfant a été infecté par le virus pendant sa première année de vie ou si sa mère a eu la varicelle pendant la grossesse.
  • chez l’adulte, le zona peut se déclarer à tout âge, mais il touche davantage les adultes après 45–50 ans.

Les formes les plus graves et les plus douloureuses du zona touchent surtout les personnes âgées ou les adultes atteints de maladies qui affaiblissent le système immunitaire (défenses de l’organisme), notamment lors :

  • de cancer et/ou traitement de chimiothérapie anticancéreuse
  • de greffe d’organe
  • d’infections (grippe, pneumonie, VIH/sida, etc.)
  • de prise d’un médicament dérivé de la cortisone (corticoïdes).

D’autres facteurs tels qu’un stress ou un choc physique ou psychologique (traumatisme), ou encore une exposition importante au soleil, peuvent favoriser la survenue du zona.

Traitement

Enfants et adultes de moins de 50 ans

Les enfants et les adultes âgés de moins de 50 ans qui ne souffrent pas de forme grave de zona n’ont pas besoin de prendre un médicament antiviral ; seuls des antalgiques (médicaments contre la douleur) et des mesures d’hygiène spécifiques sont nécessaires (voir soins locaux ci-dessous).

Adultes dès 50 ans et lors de formes graves de zona(p. ex. zona ophtalmique)

Dans ces situations, le traitement comporte :

  • des antiviraux(Aciclovir (Zovirax et autres), valaciclovir (Valtrex et autres)),à prendre au plus vite (par voie orale), dans les 72 heures après l’apparition des premiers symptômes pour diminuer le risque de complications, accélérer la cicatrisation (gain de un à deux jours) et diminuer l’intensité des douleurs aigües. Les antiviraux semblent par contre ne pas diminuer la fréquence des douleurs chroniques.
  • des antidouleurs, à prendre le plus tôt possible,pour diminuer le risque de douleurs chroniques. Il s’agit en général de paracétamol (Panadol, Dafalgan, etc.), éventuellement combiné à la morphine ou à un de ses dérivés, pour les 30 premiers jours de la phase aiguë.

Soins locaux et mesures d’hygiène

  • se laver les mains le plus souvent possible.
  • se couper les ongles pour éviter toute surinfection des lésions par des bactéries en cas de grattage.
  • assécher les lésions cutanées avec du savon antiseptique (Hibiscrub, Hexomedine), ce qui permet en même temps une désinfection locale.
  • tamponner les vésicules avec du coton et si possible laisser sécher à l’air libre. Sinon, couvrir les vésicules de compresses sèches, mais éviter tout pansement occlusif qui maintient l’humidité, retarde la cicatrisation et favorise les surinfections par des bactéries !

En cas de douleurs chroniques (douleurs post-zostériennes)

La prise en charge des douleurs chroniques (persistantes au-delà de 90 jours après l’éruption cutanée du zona) se fait généralement par une association de médicaments (morphine ou dérivés de la morphine, antidépresseurs, antiépileptiques). Le recours à des spécialistes du traitement de la douleur est parfois nécessaire.

Les médecines douces, l’acupuncture et la sophrologie n’ont pas démontré d’efficacité pour guérir le zona, mais elles peuvent être utilisées en complément aux traitements médicamenteux des douleurs chroniques.

Les dérivés de la cortisone n’ont pas démontré leur efficacité et peuvent même augmenter le risque d’infection cutanée, ils sont donc contre-indiqués.

Evolution et complications possibles

Dans la plupart des cas, les lésions cutanées du zona disparaissent en moyenne après trois à quatre semaines, sans conséquences.

Des complications sont toutefois possibles:

  • une surinfection des lésions cutanées: l’éruption peut s’infecter (p. ex. staphylocoques), avec un risque d’abcès et d’extension des lésions cutanées, ce qui peut compliquer la cicatrisation et entraîner une dépigmentation (taches blanches) ou une hyperpigmentation (taches brunes) de la peau.
  • des douleurs post zostériennes: ces douleurs, qui persistent après la guérison des lésions cutanées, souvent intenses, sont ressenties tout le long du trajet des nerfs touchés par le virus. Cette névralgie peut durer plusieurs semaines, mois ou années ; parfois elle ne disparaît pas. On ignore les raisons d’une telle évolution.
  • des troubles de la sensibilité: le zona peut modifier la sensation du toucher, entraînant soit une hypoesthésie (diminution de la sensibilité de la peau pouvant aller jusqu’à une disparition complète de la sensibilité (anesthésie)) ou une hyperesthésie (exacerbation de la sensibilité, rendant le moindre effleurement douloureux).
  • des complications motrices:très rarement, le zona peut entraîner une perte de la force musculaire, avec dans les cas extrêmes, une paralysie dont la localisation va dépendre des nerfs concernés par le zona, par exemple le bras, la jambe, la paupière ou une partie du visage (lorsque le nerf facial est touché).
  • une infection ou une douleur de l’œil: lorsque le virus touche le nerf optique ou la peau près de l’œil, il peut provoquer des lésions de la cornée (partie antérieure transparente du globe oculaire) ou une douleur oculaire déclenchée par l’exposition à la lumière. En cas de suspicion ou de zona dans la région des yeux, il est indispensable de consulter immédiatement un ophtalmologue car, si elle n’est pas traitée, l’infection peut entraîner la cécité (en cas d’atteinte de la rétine).
  • un syndrome de Ramsay Hunt: lorsque le virus s’attaque à des nerfs particuliers de la tête (situation très rare), il cause ce que l’on appelle un « syndrome de Ramsay Hunt », provoquant une douleur à l’oreille, parfois une paralysie du visage du même côté, une perte passagère de l’ouïe et du goût et des sensations de vertiges.
    L’évolution est le plus généralement favorable si le traitement antiviral est débuté dans les 72 premières heures de la maladie.

Prévention

Il n’existe aucune prévention médicamenteuse du zona. Les antiviraux ne peuvent pas être pris à titre préventif.

S’ils sont utilisés pour le traitement, pour être vraiment efficaces dans la prévention des complications, les médicaments antiviraux doivent être administrés tout au début de la maladie (dans les 72 premières heures).

Il existe un vaccin contre le zona, mais il n’est ni recommandé ni disponible en Suisse, notamment parce que sa durée de protection est encore inconnue et qu’il persiste des doutes sur son efficacité, en particulier chez les personnes très âgées. De nouveaux vaccins sont actuellement en cours d’élaboration.

Dans certaines situations, le vaccin pourrait toutefois être recommandé, par exemple avant le début d’une chimiothérapie anticancéreuse.

Quand contacter le médecin ?

  • Contactez immédiatement le 144 ou une centrale de garde si vous pensez souffrir d’un zona ou que le médecin a posé ce diagnostic et présentez des symptômes neurologiques comme par exemple une paralysie, de violents maux de tête, des troubles du comportement, etc.
  • Contactez immédiatement un ophtalmologue si un zona se déclare au niveau de l’œil ou dans une région du visage proche de l’œil.
  • Contactez rapidement votre médecin traitant dès l’apparition de vésicules ou d’un large placard rouge sur la peau qui peuvent être les signes d’un zona ou d’une autre affection nécessitant un traitement.

Consultez à nouveau votre médecin traitant ou un spécialiste de la douleur si vous souffrez d’un zona et que le traitement initial n’atténue pas les douleurs, afin de prévenir les douleurs chroniques.

Informations utiles au médecin

Le médecin s’intéressera à la chronologie de l’apparition des symptômes, au type de douleur ressenti, à la localisation et à la répartition des lésions (vésicules, placards rouges) sur le corps. Les antécédents de varicelle et/ou de zona sont également des éléments importants pour le médecin.

Dans sa forme atypique, par exemple dans le cas du zona lombaire, les vésicules peuvent se localiser au talon ou sur la fesse, c’est la raison pour laquelle le médecin pourra effectuer un examen physique complet est donc indispensable.

Examens

Le médecin effectuera en général un examen physique complet, afin d’écarter toute manifestation atypique du zona.

Dans sa forme classique(éruption vésiculeuse cutanée unilatérale), le diagnostic se fait essentiellement par l’observation clinique des vésicules et de l’existence de douleurs dans une région bien délimitée.

Lors d’une présentation moins classiquevoire atypique du zona, par exemple lorsque les lésions ne respectent pas des zones bien définies sur la peau, que les symptômes sont peu typiques ou quasiment absents, le médecin pourra procéder à une analyse (par frottis d’une vésicule ouverte) pour vérifier qu’il s’agit bien du virus de la varicelle et du zona. Le résultat de cet examen est généralement disponible dans les 48 à 72 heures.

Enfin, même si l’on sait que le zona peut faire penser à la présence d’une autre maladie affectant l’immunité (VIH/sida, cancer, etc.), il n’est pas recommandé d’effectuer systématiquement des recherches en cas de zona, notamment chez les jeunes enfants et les personnes âgées de 60 ans ou plus.

Attention: ces informations ne remplacent pas une consultation chez le médecin.

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