Ce sont généralement les femmes qui sont victimes de cystites que l’on définit comme des inflammations de la vessie impliquant souvent une bactérie. Ces affections sont à l’origine de fréquentes envies d’uriner et de douleurs lors de la miction (action d’uriner). Ce sont les infections urinaires les plus courantes.
Rappels anatomiques
La vessie est une poche permettant le stockage (500mL) de l’urine. Elle est localisée :
- Chez la femme, en dessous de l’utérus et devant le vagin ;
- Chez l’homme, devant le rectum et au-dessus de la prostate.
Grâce à sa paroi extensible, elle s’agrandit et rétrécit en fonction de la quantité d’urine qu’elle contient. Elle appartient à un ensemble d’organes, chargés de fabriquer et expulser l’urine en dehors du corps, appelé appareil urinaire. Il est composé des reins, des uretères, de la vessie et de l’urètre.
L’urine est produite par les reins. Elle rejoint la vessie via 2 conduits appelés « uretères ». Lorsque le volume d’urine dans la vessie atteint un certain seuil (environ 300mL), le besoin d’uriner apparaît. En attendant, les muscles du périnée et le sphincter de l’urètre restent contractés pour retenir l’urine.
Qu’est ce qu’une cystite ?
Selon le Larousse, une cystite est « une inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse vésicale ». Cette infection urinaire est localisée au niveau de la vessie. Elle est extrêmement fréquente et généralement sans gravité. Elle est souvent provoquée par la bactérie Escherichia Coli. En effet, elle est en cause dans 90% des cas, cependant d’autres bactéries ou micro-organismes peuvent la provoquer.
On estime qu’une femme sur deux connaîtra un ou plusieurs épisodes de cystite aiguë au cours de sa vie. On observe deux pics de fréquence : au début de l’activité sexuelle et après la ménopause.
L’infection se développe lorsque la bactérie Escherichia Coli, naturellement présente dans le tube digestif, se retrouve au niveau de l’urètre puis migre dans la vessie où elle va se multiplier.
Les facteurs favorisants
Chez la femme, plusieurs facteurs favorisant la survenue de l’infection sont connus :
- La longueur de l’urètre. Plus l’urètre est petit, plus l’introduction anormale de micro-organisme est facile ;
- Les rapports sexuels augmentent le risque (d’autant plus avec l’utilisation de spermicide) ;
- L’incontinence urinaire ;
- La période post-ménopause (en raison d’un déficit en œstrogènes) ;
- Lors de la grossesse, la vessie est comprimée par l’utérus, ce qui ralentit l’écoulement de l’urine et favorise sa stagnation ;
- Le prolapsus génital et urinaire (ou glissement vers le bas des organes).
Les cystites sont plutôt rares chez l’homme jeune, en raison de la longueur de son urètre. En revanche, certaines pathologies comme celles touchant la prostate favorisent les infections.
Par ailleurs, certaines anomalies ou maladies anatomiques peuvent engendrer une cystite : les anomalies de l’appareil urinaire, certaines affections neurologiques dont la sclérose en plaques (vidange incomplète de la vessie) et le diabète (présence de sucre dans les urines favorisant la multiplication de bactéries).
Quels sont les symptômes d’une cystite ?
Une cystite peut se manifester de manière plus ou moins brutale. Les symptômes peuvent être :
- Douleur ou sensation de brûlure à la miction ;
- Sensation de poids dans le bas ventre ;
- Besoin urgent et fréquent d’uriner ;
- Urine trouble avec une odeur inhabituelle et contenant parfois des traces de sang.
Une cystite ne provoque aucune douleur lombaire ou fièvre.
L’évolution d’une cystite aiguë
Les symptômes peuvent persister quelques jours (2 à 3 jours) après le début du traitement avant de disparaître.
Une cystite peut récidiver. On parle de cystite récidivante lorsque le nombre d’infections est supérieur à 4 par an. En effet, on estime qu’une femme sur dix serait atteinte de cette infection tous les ans.
Les complications possibles
Dans la majorité des cas, les cystites n’entraînent pas de complications. Cependant, les bactéries peuvent parfois remonter le long de l’uretère (canal reliant la vessie aux reins) pour atteindre le rein. On parle alors de pyélonéphrite.
Il existe des situations à risque de complication : lorsque l’infection se développe chez des personnes plus fragiles. Par exemple, lors d’anomalie de l’appareil urinaire ou suite à une récente intervention, chez la femme enceinte, en cas de pathologie rénale sévère ou encore chez des patients immunodéprimés (système immunitaire affaibli, par exemple VIH ou cancer). Ces situations nécessitent un traitement adapté, plus complexe.
Conseils pratiques et informations diverses pour éviter les infections urinaires
Comme de multiples facteurs interviennent pour faciliter la contamination de la vessie, de simples conseils hygiéniques suffisent souvent à faire disparaître les cystites chez la femme en période d’activité sexuelle :
- Boire plus de 1,5 litres par jour ;
- Effectuer des mictions complètes en étant détendue ;
- Ne jamais se retenir en cas d’envie d’uriner ;
- Pratiquer une toilette vulvaire au savon ;
- Effectuer une bonne toilette après les selles ;
- Lutter contre la constipation ;
- S’essuyer avec le papier hygiénique en allant d’avant vers l’arrière ;
- Eviter les toilettes périnéales trop énergiques ;
- Uriner immédiatement après les rapports sexuels ;
- Eviter les pantalons serrés et les sous-vêtements en fibres synthétiques qui favorisent la transpiration et la multiplication des germes.
En cas d’échec de ces mesures, le médecin peut être amené à proposer un traitement au long cours fait de petites doses d’antibiotiques prises en discontinu.
Pourquoi faut-il éviter certains aliments en cas d’infection urinaire ?
Dans le cas d’infection urinaire, il est préférable d’éviter les aliments qui vont accentuer l’inflammation de la paroi de la vessie et qui vont acidifier davantage les urines.
Quels sont ces aliments ?
Pour irriter la vessie, les épices et plats épicés se posent là. Donc on les évitera ! Sachez aussi que le sucre favoriserait les infections urinaires en nourrissant les bactéries responsables de ces dernières. On visera alors l’abstention.
Quels aliments privilégier à la place ?
L’aliment phare reconnu pour ses effets sur l’infection urinaire est la canneberge plus communément appelée « cranberry« . Il peut y avoir une efficacité. Une dizaine d’études menées depuis 2003 et ont été « concordantes » rappelle l’Anses. « Elles indiquent que les produits à base de canneberge diminuent l’adhésion de certaines bactéries responsables d’infections urinaires sur les parois des voies urinaires. » Un effet lié à la présence de substances anti-oxydantes appelées proanthocyanidines dans les produits à base de canneberge, « Cependant, les données, notamment cliniques (suivi de patients), sont actuellement insuffisantes pour conclure que la consommation de canneberge ou de produits en contenant a un effet préventif sur les infections urinaires » estime l’Anses. On peut donc essayer (notamment dans la prévention des récidives) mais sans certitude du résultat. Par ailleurs, on peut opter pour des aliments riches en fibres car les troubles du transit peuvent favoriser une prolifération bactérienne. Ce n’est pas la peine d’en rajouter.
Des boissons à éviter en cas d’infection urinaire ?
Si le maître-mot est de boire, boire et encore boire en cas de cystite, il faut éviter les boissons concentrées en sucres comme les sodas car le sucre n’arrangera pas la situation. Plus encore, l’alcool car il irrite la vessie ! On parlera plutôt de boissons à privilégier comme une eau riche en bicarbonates voire additionnée de pur jus de citron pour alcaliniser le pH des urines. Le citron aura une vertu antibactérienne non négligeable même si la quantité utilisée est faible.40 à 50 % des femmes ont eu au moins une infection urinaire au cours de leur vie.
En vous retenant de boire, vous allez aggraver la situation. Donc optez pour une hyperhydratation. La consommation de probiotiques pourrait aussi être utile, pensez-y !
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