Véritable handicap, la timidité maladive freine les relations sociales et peut mener à l’isolement. Elle gâche la vie de ceux qui la vivent. Mais cette forme excessive de timidité n’est pas insurmontable.

Voici quelques clés pour s’en libérer et s’épanouir.

La timidité n’est pas un problème en soi. Elle devient problématique lorsqu’elle s’installe et engendre un handicap au quotidien. Cette dernière se transforme alors en timidité maladive. Mais rassurez-vous, elle peut être délogée.

Qu’est-ce que la timidité maladive ?

C’est une forme de timidité très sévère. Elle consiste à avoir globalement peur du contact avec les autres et de certaines situations en rapport avec le monde extérieur.

« Elle est qualifiée de maladive parce qu’elle conduit à l’évitement de la confrontation avec les autres ». Lorsque ces conduites d’évitements deviennent systématiques, elles handicapent la personne au point de l’isoler de toute vie sociale. « C’est une forme de timidité qui rend toute interaction difficile et peu harmonieuse », précise-t-elle.

Bien plus grave qu’un simple trait de caractère, la timidité maladive fait souffrir ceux qui la vivent. « Il y a un véritable repli sur soi qui peut rapidement se transformer en phobie sociale ».

Pour les personnes qui en souffrent, le rapport aux autres semble insurmontable.  Les symptômes de la timidité maladive peuvent même être physiques : « Rien qu’en y pensant, elles peuvent avoir des sueurs, des angoisses, des palpitations et même de la tachycardie. »

Comprendre les origines de sa timidité pour avancer

Généralement, pour régler un problème, il faut souvent trouver sa source. C’est valable pour la timidité maladive. « C’est important de remonter l’historique de la personne pour comprendre d’où cela vient ».

Faire le point sur l’enfance, l’éducation et le rapport aux parents peut permettre de mettre le doigt sur les causes de la timidité maladive. « Un enfant très critiqué par ses parents, des camarades, ou un professeur, peut développer une grande timidité qui persiste une fois adulte ».

Une grande timidité peut aussi être le signe d’un profil hypersensible et profondément introverti : « Ce sont des personnes qui présentent une grande timidité, car elles ont beaucoup de ressenties et de sensations qui peuvent les déborder. » Ce sont des personnes qui ont particulièrement du mal à s’intégrer en entreprise. Dans ce cas, les clés pour s’épanouir doivent être discutés et établis avec un professionnel.

Prendre conscience de ses qualités pour se libérer de sa timidité

Si vous êtes un ou une grande timide maladive, sachez que votre identité ne se limite pas à cela. Votre timidité ne vous représente pas.

« Pour aider les patients atteints de timidité, il faut travailler beaucoup sur leurs ressources et leurs qualités ». Identifier les qualités de la personne lui permet d’en prendre conscience. La timidité est étroitement liée à une mauvaise image de soi. Améliorer son estime de soi est donc une façon de s’émanciper de cette pusillanimité.

« C’est important de dresser le bilan de toutes les choses que la personne a réussi ». Ce petit rappel permet à la personne de prendre conscience qu’elle n’est pas aussi nulle que ce qu’elle croit. C’est probablement un des meilleurs traitements de la timidité.

Vous souhaitez faire cet exercice seule ? Sachez que c’est possible. Munissez-vous d’une feuille et d’un stylo et faites le point sur vos qualités. Si vous avez du mal à vous trouver des qualités et des réussites, appelez un proche bienveillant qui vous connaît bien.

Dans le cas où, malgré l’aide d’un proche, vous rencontrez des difficultés à remplir votre feuille, vous pouvez bien entendu essayer la thérapie pour soigner votre timidité.

Réussir à s’affranchir du regard des autres, nécessaire pour s’épanouir

Les personnes très timides sont convaincues que les autres les jugent perpétuellement. Le regard des autres les terrorise. 

« En passant devant une terrasse, par exemple, elles sont persuadées que les gens assis les jugent et se moquent d’elles ». S’affranchir du regard des autres et donc primordial pour aller de l’avant. Pour cela, il faut comprendre que le jugement de l’autre ne définit pas la personne que vous êtes.

Aucun jugement, même le plus difficile, ne doit remettre en cause ce que vous êtes en tant qu’individu. S’émanciper du regard des autres passe aussi par le regard que vous-même portez sur les personnes qui vous entourent. C’est un effet miroir. Entraînez-vous à être tolérant(e) et indulgent(e) avec les autres. Vous verrez, petit à petit, cela vous libérera de la peur d’être jugé(e). 

Se libérer de sa timidité en s’exposant progressivement 

Une fois les deux précédentes étapes réalisées, vous pouvez commencer à vous lancer des petits défis. C’est le moment de sortir de votre zone de confort. Même si cette exposition est hyper progressive, l’essentiel est de le faire.

« Fixez-vous un challenge par semaine ou par week-end ». Cela peut être sortir seul(e) pour commencer, par exemple. Pour y aller doucement, vous pouvez allonger l’itinéraire à chaque fois. Plus vous vous exposerez, et plus vous vous sentirez à l’aise. Vous pouvez aussi ponctuer ces sorties d’un petit moment sur un banc, dans un parc près de chez vous par exemple. 

Se libérer de sa timidité maladive est donc possible. Mais vous l’aurez compris, c’est un travail sur soi qui nécessite de la patience et de la ténacité. L’aide d’un ou d’une thérapeute peut aussi être la bienvenue.

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