Aussi appelées « pertes », « leucorrhées » ou « glaire cervicale », les secrétions vaginales sont naturelles chez les femmes, de la puberté à la ménopause. Mais leurs odeurs ou couleurs peuvent parfois être le signe d’une infection. Tout savoir.

Types de sécrétions vaginales

Sous l’influence des œstrogènes, le vagin sécrète des secrétions dès la puberté. Ces pertes vaginales aussi appelées « leucorrhées » ou « glaire cervicale« , prennent l’aspect d’une substance ni épaisse, ni liquide, de couleur plutôt crème. Ces leucorrhées sont différentes des fluides secrétés lors d’une éjaculation féminine. Il s’agit alors d’un écoulement d’une faible quantité de liquide blanchâtre, produit par des glandes situées de part et d’autre de l’urètre (partie externe du conduit du système urinaire) et appelées glandes de Skène, ou glandes para-urétrales.

• Glaire cervicale

La glaire cervicale est une substance visqueuse produite au niveau du col de l’utérus. La glaire cervicale constitue la barrière protectrice de l’utérus : c’est en effet elle qui stoppe l’intrusion de germes dangereux pour la santé. Elle empêche aussi la progression des spermatozoïdes en dehors des périodes propices à la fécondation. La consistance de la glaire cervicale se modifie naturellement durant la période proche de l’ovulation. Elle est alors moins visqueuse pour laisser plus facilement les spermatozoïdes remonter les voies génitales de la femme et optimiser leurs chances de rencontre avec l’ovule. La glaire cervicale a un pH situé entre 6 et 8, 5, l’idéal étant entre 7 et 8,5. Un pH entre 6 et 7 ne rend pas la fécondation impossible. Une glaire cervicale acide, pH inférieur à 6, peut être liée à une infection ou être idiopathique. Elle nuit à la fécondation et doit être prise en compte en cas de désir de grossesse.

Causes de sécrétions vaginales

Les secrétions vaginales servent à protéger et équilibrer la flore vaginale en nettoyant naturellement l’intérieur du vagin en expulsant des substances potentiellement nocives et les impuretés.

Elles ont également un rôle pendant les relations sexuelles en lubrifiant le vagin, permettant ainsi la pénétration, la fécondation et donc la reproduction. « Elles permettent aussi de cibler la période où l’ovulation peut avoir lieu, mais cela ne prouve pas l’ovulation« , précise le Dr Pia de Reilhac, présidente de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale et gynécologue à Nantes.

Symptôme : normal ou pas ?

Ces secrétions, qui sont tout à fait normales lorsqu’elles sont de couleur crèmes et sans odeur, peuvent parfois prendre un aspect suspect et avoir une odeur inquiétante. Dans ce cas, elles peuvent être le symptôme d’une pathologie.

Les pertes ne sont plus normales « lorsque leur abondance change, lorsqu’elles deviennent blanches, vertes, beiges ou grises, mais aussi si leur aspect diffère et qu’elles deviennent filantes, épaisses, grumeleuses, collantes ou coulantes, ou bien lorsqu’elles ont une odeur de pomme acre ou de poisson pourri », il est très important de faire attention s’il y a « un œdème, des démangeaisons, des brûlures, des irritations ».

Quand consulter ?

  • Mieux vaut consulter un gynécologue lorsque ces pertes deviennent très blanches et épaisses, comme si elles contenaient des grumeaux de lait caillé. Généralement associées à de vives démangeaisons et à une inflammation des lèvres, elles annoncent une mycose.
  • Elles peuvent aussi devenir transparentes et liquides, couler par intermittence et développer une odeur très forte. Il s’agit alors d’une vaginose, dont l’origine est un déséquilibre de la flore vaginale et qu’il faut traiter.
  • Les secrétions vaginales peuvent aussi prendre une teinte grise ou verdâtre. Elles sont la plupart du temps annonciatrices de la chlamydia, une infection sexuellement transmissible. Verdâtres, mousseuses, abondantes et nauséabondes (à l’odeur âcre), elles peuvent annoncer une trichomonase, une autre infection sexuellement transmissible. Là encore, mieux vaut consulter sans tarder votre gynécologue.

Sécrétions vaginales et règles

Avant les règles, les secrétions peuvent être plus épaisses et abondantes, parfois jaunâtres. Mais durant la période des règles, il n’y a pas de pertes blanches.

Sécrétions vaginales et grossesse

Au début de la grossesse, des pertes vaginales plus abondantes qu’à l’accoutumée peuvent être observées « car l’imprégnation hormonale augmente beaucoup et le vagin y répond » D’aspect classique (laiteuses ou transparentes, blanches ou jaune clair), elles traduisent le changement hormonal qui accompagne la grossesse. Si elles changent de couleur ou sentent mauvais, elles peuvent indiquer une éventuelle mycose ou infection. Dans ce cas, il faut consulter rapidement un gynécologue ou une sage-femme.

Sécrétions vaginales et ménopause

Les pertes, qui apparaissent à la puberté, sont l’expression d’une bonne sécrétion d’estrogènes, soit les hormones féminines. Logiquement, elles se raréfient jusqu’à disparaître à la ménopause, qui marque l’arrêt de l’ovulation chez la femme.

« A la ménopause, il n’y a plus de secrétions vaginales et donc une possibilité de sécheresse et d’inconfort, mais cela est variable d’une femme à l’autre. Les secrétions sont quelquefois ocres et peu abondantes, synonyme d’atrophie vaginale. Cependant le vagin répond toujours à une stimulation suffisante et au désir de la femme, entraînant une bonne lubrification même à la ménopause ».

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