Le saignement de nez ou épistaxis est très courant chez l’enfant comme chez l’adulte. La bonne nouvelle, c’est qu’il est sans gravité dans l’immense majorité des cas ! Vous pouvez alors l’arrêter par vous-même grâce à quelques gestes simples. Cependant, il existe aussi des formes plus sévères nécessitant un véritable traitement… Causes possibles, techniques pour arrêter l’hémorragie, motifs de consultation, traitements pour les saignements de nez à répétition : on vous explique l’essentiel à savoir pour vous aider à y voir plus clair.

D’où vient l’hémorragie exactement ?

Qu’il s’agisse d’un simple « goutte-à-goutte » ou d’un flux plus abondant, un saignement de nez est toujours lié à une lésion des muqueuses tapissant les cavités nasales.

La plupart du temps, la lésion touche ce qu’on appelle la « tache vasculaire dense ». Située à environ 1 cm de l’entrée des narines, cette zone est particulièrement riche en vaisseaux sanguins ! Et particulièrement fragile aussi : le sang peut ainsi s’écouler par vos narines au moindre traumatisme. En revanche, il n’a aucune raison de couler dans votre gorge. Sauf si vous rejetez totalement votre tête en arrière, bien entendu ! A l’inverse, le sang s’écoule facilement vers la gorge lorsque la lésion touche plutôt la partie postérieure du nez…
Soyez vigilant(e) : les saignements postérieurs sont généralement les plus difficiles à calmer soi-même.

Les causes de l’épistaxis 

Les saignements ponctuels sont généralement liés à : 

  • une inflammation de la muqueuse du nez (ex. : rhume, rhinite allergique) ;
  • un grattage « trop vigoureux » de la paroi nasale, surtout chez l’enfant ;
  • un air trop sec ;
  • un traumatisme (ex. : choc sur le nez ou introduction d’un petit objet dans la narine) ;
  • l’utilisation de décongestionnants nasaux ;
  • un éternuement « brutal », bouche fermée. 

Quant aux épistaxis à répétition, elles sont plutôt liées à une fragilité exacerbée de la tache vasculaire dense. Un phénomène courant, surtout chez l’enfant et l’adolescent ! Il existe cependant des causes plus rares comme :

  • la prise de médicaments anticoagulants ;
  • l’hémophilie et les autres troubles de la coagulation ;
  • l’hypertension artérielle ;
  • certaines maladies rares comme la maladie de Rendu-Osler ;
  • l’alcoolisme chronique ;
  • la prise régulière de drogue par voie nasale ;
  • voire exceptionnellement la présence d’une tumeur. Celle-ci est alors bénigne dans la plupart des cas. 

Comment arrêter un saignement de nez ?

Si vous saignez du nez, mouchez-vous très délicatement ET une seule fois, du côté de l’hémorragie. Les deux narines sont atteintes ? Dans ce cas, mouchez doucement une narine après l’autre. But de la manœuvre : évacuer de gros caillots pouvant gêner la phase de compression. Ensuite :

  • asseyez-vous tranquillement en penchant légèrement votre tête en avant. Vous éviterez ainsi que le sang coule dans votre gorge ;
  • puis, à l’aide de votre pouce et de votre index, comprimez fermement l’aile du nez contre la cloison nasale pendant 10 minutes. Ne relâchez pas la pression car la moindre pause freine le processus de coagulation. Pour un maximum d’efficacité, appliquez aussi une poche de glace au-dessus du nez.

La plupart du temps cela suffit ! Mais si le saignement ne cesse pas, reprenez la compression pendant 10 minutes. Au-delà, mieux vaut consulter un médecin. 

Conseil bonus : évitez de vous moucher dans les 12 heures suivantes pour ne pas « relancer » l’hémorragie.

Saignement de nez : quand consulter en urgence ?

Si votre saignement persiste mais qu’il est peu abondant, vous pouvez simplement contacter un médecin. Même combat si vous souffrez de saignements de nez répétitifs peu abondants ! En revanche, il est recommandé d’appeler les urgences si :

  • l’hémorragie est très importante. A plus forte raison si le sang coule dans votre gorge et/ou que vos deux narines sont touchées ;
  • le saignement est associé à d’autres symptômes comme des maux de tête, de la pâleur, des sueurs, un malaise ou des troubles du rythme cardiaque ;
  • l’hémorragie a été provoquée par un gros traumatisme (ex. : accident de voiture) ;
  • vous prenez un traitement anticoagulant ou que vous souffrez d’un trouble de la coagulation sanguine.

Quelles solutions en cas de saignements de nez à répétition ?

Bonne nouvelle : les épistaxis à répétition de l’enfant finissent généralement par disparaître à l’âge adulte.

Cependant, une cautérisation des vaisseaux de la tache vasculaire peut être nécessaire si les saignements sont trop fréquents et abondants. Elle s’effectue alors généralement sous anesthésie locale, directement en cabinet ORL. De la cautérisation chimique à la cautérisation laser, diverses techniques sont envisageables. Mais l’objectif final est toujours de « brûler » une partie des vaisseaux sanguins. La muqueuse est ainsi moins gorgée de sang d’où l’arrêt (ou la diminution) des hémorragies !

Retenez également que la cautérisation s’applique aussi aux adultes, notamment en cas de maladie de Rendu-Osler ; d’autres traitements sont parfois utilisés, selon la cause des saignements (ex. : ablation d’une tumeur, prescription d’antihypertenseurs).

Comment prévenir les saignements de nez ?

Vous risquerez moins de saigner du nez en : 

  • humidifiant l’air de votre chambre. Pour cela, vous pouvez bien entendu utiliser un humidificateur. Mais il existe aussi des astuces efficaces comme suspendre un linge humide dans votre chambre ;
  • évitant de vous mettre les doigts dans le nez ;
  • vous mouchant toujours délicatement ;
  • limitant l’utilisation des sprays et autres décongestionnants nasaux ;
  • ne prenant pas d’aspirine en-dehors des prescriptions médicales. Même combat pour les anti-inflammatoires ! Tous ces médicaments ont un effet anticoagulant ;
  • ouvrant la bouche lorsque vous éternuez. Ce qui ne vous empêche pas d’ailleurs d’éternuer dans le pli de votre coude pour limiter la diffusion de virus et des autres microbes !

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